DÉNIVELÉ PERSONNEL #1, avec Vincent Bouillard

Dénivelé personnel, un format d'interview cuisiné par l'ultra-trailer Baptiste Chassagne qui t'invite à t'asseoir dans un canapé à ses côtés pour une discussion intime et puissante avec des acteurs et actrices de l'(ultra)endurance ! 10 questions introspectives classées par ordre de difficulté avec un gars sain et simple, qui a gagné l’UTMB en 2024.
Écrit par Baptiste.
12 min de lecture Mis à jour le 12.06.2025

NIVEAU 1

Si tu avais une baguette magique, quel vœu exercerais-tu pour améliorer le trail que l’on connaît aujourd’hui ? Ça, c’est le niveau 1 ?! C’est comme partir sur un cross sans échauffement. Je redoute le niveau 10 ! (Rires) Je dois être cartésien dans mon raisonnement et pour répondre à cette question, m’interroger : est-ce qu’il y a des choses qui me chagrinent, que je trouve perfectibles ou que je souhaiterais améliorer dans le trail ? (Un temps de réflexion) Je crois que j’évoquerais l’accessibilité. Notre sport – même si l’on tend vers du mieux – demeure réservé à un cercle fermé de pratiquants privilégiés, qui ont du temps, des moyens et un terrain de jeu à proximité. J’aimerais que l’on ouvre la porte à plus de monde, au-delà des classes socio-économiques aisées vivant proches des montagnes. Je ne jette surtout pas la pierre car ayant grandi au cœur de celles-ci, j’ai développé une sensibilité pour la justice sociale sur le tard, en quittant d’abord ma bulle de quiétude pour les États-Unis ; puis, en épousant Kamilah, ma femme, noire et américaine, qui m’a fait prendre conscience que nous n’avions pas entamé nos vies sur le même pied d’égalité, eu égard de nos différences de genre et de couleur de peau. Précisément – pour accompagner ce ressenti d’une proposition concrète – je pense que les clubs d’athlétisme ont un rôle majeur à jouer pour rendre le trail plus accessible. Ils ont cette capacité unique à pouvoir toucher les jeunes urbains. Ce serait génial que les clubs d’athlétisme situés en région parisienne ou ceux situés en périphérie de villes comme Lille, Lyon ou Bordeaux proposent aux enfants de découvrir le trail au même titre qu’ils s’initient aux disciplines du sprint, du saut ou du demi-fond.
The Speed Project Europe
© Léo Girard - Miles Republic content pool

NIVEAU 2

Penses-tu que tu pourrais-être la meilleure version de toi-même sur les courses si Kamilah ne faisait pas ton assistance ? Autrement dit, penses-tu que tu aurais remporté l’UTMB si tu avais formé ce binôme avec quelqu’un d’autre ? Ce qui est certain, c’est que je serais incapable d’être la meilleure version de moi-même – et donc de gagner l’UTMB – si je ne vivais pas avec elle au quotidien. En parallèle du bonheur que me procure notre couple, son rôle « sportif » va bien au-delà de l’assistance. Je n’ai pas de coach, ni de préparateur mental, mais je la sollicite très souvent pour lui demander son avis et des conseils sur ces deux aspects-là. Elle m’apaise d’ailleurs beaucoup en me ramenant les pieds sur terre et en me rappelant que le trail n’est qu’un jeu, même si ce jeu est devenu plus sérieux au cours des derniers mois. Ensuite – pour répondre à ta question – pendant la course, je pourrais demander de l’aide à ma famille, ou à des amis proches, mais je crois qu’ils auraient un discours trop protecteur. Kamilah, elle, n’hésite pas à me pousser dans mes retranchements. Je ressens aussi une connexion puissante entre nous aux ravitaillements, comme si la complicité que l’on construisait dans la vie de tous les jours se matérialisait, durant ce court instant, de façon intense, sous la forme d’une alchimie parfaitement fluide. Il faut savoir que Kamilah a un ‘background’ athlétique universitaire qui lui offre une acuité pour comprendre les enjeux liés au sport de haut-niveau ; ainsi qu’une grande intelligence émotionnelle, qui lui permet de lire très rapidement les personnes qui lui font face. Tout ça fait que le binôme que nous formons me grandit énormément et m’aide donc à m’exprimer au mieux en compétition.
Vélo Gravel
Événement
Trail

HOKA UTMB MONT-BLANC

DU 25 au 31 août 2025
”Ce qui est certain, c’est que je serais incapable d’être la meilleure version de moi-même – et donc de gagner l’UTMB – si je ne vivais pas avec elle au quotidien."

NIVEAU 3

Tu es désormais « semi-professionnel », avec une charge allégée en tant qu’ingénieur chez Hoka par rapport à l’année dernière. Pourquoi bouleverser l’équilibre qui t’a fait gagner la plus grande course du monde ? C’est une bonne question dans la mesure où elle a habité mes nuits, cet automne. Cela fait bientôt 10 ans que je fais le même métier. Donc, en réalité, l’UTMB a coïncidé avec une interrogation que je me posais déjà, à un moment charnière de ma carrière professionnelle : ai-je envie de développer des chaussures de trail toute ma vie, et quelles potentielles réorientations peuvent induire ma curiosité et ma volonté de continuer à apprendre ? Il y avait ainsi, en amont de cette victoire, les prémices d’une réflexion quant à un nouvel équilibre. Étant jeune, j’ai rêvé de devenir un champion, mais pas forcément un athlète professionnel. J’ai fantasmé de grandes victoires, mais pas de passer ma vie à faire du sport. Assez naturellement, la décision qui a été prise cet hiver avait donc pour finalité de construire l’équilibre qui m’amènerait le plus de sérénité dans la quête des objectifs sportifs mais aussi personnels que je me suis fixé. Globalement, prendre cette décision m’a aidé à réfléchir à comment être encore plus heureux, car j’ai la conviction que c’est ce qui me rendra plus performant.

NIVEAU 4

Comment tu alloues le temps que tu as grappillé via ta semi-professionnalisation pour être plus performant et plus heureux ? Concrètement, est-ce que tu t’entraînes plus aujourd’hui que lorsque tu étais 100% amateur ? Je ne m'entraîne pas plus, mais je m'entraîne mieux. Mon volume d’entraînement est sensiblement similaire à celui de l’année dernière, hormis 2 à 3 heures de préparation physique que j’ai rajoutées, par semaine. En revanche, je me prépare mieux au sens où je choisis les meilleurs créneaux pour m’entraîner, ceux qui génèrent le moins de fatigue. Avant, le timing m’était imposé par le boulot : je devais aller courir tôt le matin, ou à la pause-déjeuner. Aujourd’hui, j’ai toujours certaines contraintes, mais aussi plus de liberté pour caler mes séances. Par conséquent, je dois moins rogner sur mes heures de sommeil ou ma vie de famille. (Un silence de réflexion) Ce qui est marrant en revanche, c’est que j’ai l’impression que mes journées sont plus courtes désormais. Ceci est dû au fait que je dois aussi répondre à certaines sollicitations – médias ou partenaires – que je n’avais pas avant ; mais également à une forme de temps invisible, méditatif, que je ne saurais décrire, que je passe à réfléchir, digérer et assimiler tous ces changements qui m’ont bouleversé.
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”Comme si j’éprouvais une forme de culpabilité liée au fait de gagner ma vie grâce à ma passion.”

NIVEAU 5

Comme toi, j’ai grandi dans un contexte favorable : j’ai la chance de n’avoir jamais manqué de rien. Pourtant, si je garde mon double-projet, c’est autant parce qu’il m’épanouit que parce qu’il m’assure une sécurité financière. Désormais, ma démarche d’athlète représente 70% de mes revenus, mais je reste fondamentalement attaché aux 30% générés par mon autre activité professionnelle – représentant un plancher suffisant pour me permettre de vivre très modestement. Comme si je ne pouvais considérer ce que gagne grâce au trail autrement que comme de l’argent de poche. Comme si j’éprouvais une forme de culpabilité liée au fait de gagner ma vie grâce à ma passion. Toi aussi, tu ressens ce flottement corrélé à un léger syndrome de l’imposteur ? Aujourd’hui, es-tu mieux rémunéré pour ton métier d’ultra-traileur ou d’ingénieur ? Oui, je me retrouve dans ce ressenti que tu partages. C’est nouveau et étrange pour moi. D’une certaine manière, ce double-projet et la sécurité économique qu’il assure sont une force car ils me permettent de prendre les décisions qui font le plus sens d’un point de vue des valeurs et du projet sportif, sans que la proposition financière devienne l’argument principal. Néanmoins, ce serait mentir d’affirmer que cela ne me procure pas une sensation bizarre que d’être payé – confortablement – pour courir. Pour contrecarrer ce sentiment de culpabilité, j’ai mis en place trois petites mécaniques mentales qui m’aident beaucoup. Tout d’abord, je me rassure en étant convaincu que m’entraîner me rend plus efficient et pertinent dans mon « vrai boulot ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je gambade souvent seul : pour réfléchir. Ensuite, je tâche de me souvenir de ces champions qui ont inspiré le jeune sportif que j’étais. Je me sens alors légitime dans ce métier d’athlète quand je me convaincs que j’inspire, à mon tour, de jeunes rêveurs à pratiquer. Enfin – et c’est le fait de devoir manager des personnes au boulot qui m’a inculqué cette méthode – j’essaye de m’appliquer à moi-même les conseils ou retours que je ferais aux membres de mon équipe. Car on est souvent bien plus critique et moins bienveillant envers soi-même qu’à l’égard des autres. Concernant la répartition des revenus, désormais, si l’on se réfère aux chiffres mensuels purs, je suis légèrement mieux payé via le trail que via l’ingénierie. Néanmoins, rapporté au taux horaire et au confort mental d’un CDI, je crois que je « gagne » toujours mieux ma vie en développant des chaussures. Car en tant qu’athlète, ta situation est précaire : les contrats sont courts, tu n’as pas de sécurité sociale, pas de mutuelle, tu ne cotises pas pour la retraite... (Silence) En tout cas, ce qui certain, c’est que la transparence quant aux revenus dans le trail servirait les athlètes. Car l’omerta du marché autour des montants des contrats fait le jeu des marques : en gardant ces sommes secrètes, ils augmentent leurs chances qu’il n’y ait que les très bons négociateurs qui accèdent à leur juste-valeur.

NIVEAU 6

Gères-tu le risque de blessure différemment depuis que ton corps est devenu ton outil de travail ? As-tu développé une forme de vigilance voire de sur-vigilance quant aux petites alertes physiques qu’il t’envoie depuis la signature de ton contrat professionnel ? En effet, de mon côté, j’intellectualise et conscientise plus les tensions et douleurs qu’avant. Et je me demande si, malheureusement, d’une certaine manière, cela ne contribue pas à les ancrer un peu plus... Oui, clairement, j’essaie d’être beaucoup plus attentif. Être à l’écoute de mon corps sans tomber dans la sur-vigilance. Je tâche aussi d’anticiper en étant plus exigeant sur l’entraînement invisible : j’évite d’aller courir coûte que coûte à 5h du matin ; je créé un contexte favorable à un sommeil de qualité toute l’année ; je suis très prudent dans la progressivité du volume kilométrique ; je réfléchis au meilleur créneau de la journée pour caler ma séance... Avant, je ne dirais pas que je m’en foutais, mais le sport étant un loisir à 100%, je m’attachais au strict minimum dans la prévention des blessures. Aux États-Unis, la santé coûte si cher que je n’ai pas vu un kiné pendant près de 6 ans : je préférais attendre que la gêne passe plutôt que de vider mon compte en banque pour me soigner. Dorénavant, je suis entouré d’un encadrement très professionnel et disponible. Cela offre énormément de sérénité. Notamment après Chianti où, si je suis honnête, je n’ai pas pu reprendre le trail aussi rapidement que je ne l’aurais souhaité, la faute à un problème tendineux au genou. Rien d’inquiétant mais une épreuve qui teste ta patience et ta capacité à trouver des solutions. C’est très challengeant, car c’est la première fois que j’enchaîne deux objectifs aussi proches, entre la course qualificative et la Western States. Je suis encore dans le début de l’apprentissage de comment mon corps réagit après un ultra. Ce suivi médical, nouveau, m’a aussi permis de mettre le doigt sur un problème que je traîne depuis plusieurs saisons, et qui m’a pénalisé sans que je sache véritablement l’identifier. Il s’agit d’une candidose intestinale qui, synthétiquement, se résume par une mauvaise assimilation des sucres dans l’estomac et donc un manque de carburant pour soutenir l’effort. Cela m’a causé des troubles digestifs qui m’ont handicapé très tôt pendant la course, à Chianti. Maintenant que l’on sait ce que c’est, j’ai l’impression qu’on avance. Trouver des solutions en équipe me nourrit d’une belle énergie.
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NIVEAU 7

Ta victoire à l’UTMB t’a apporté énormément de positif. Pourtant, cet automne, tu me confiais au détour d’une discussion que, parfois, tu te demandais si tu n’aurais pas préféré faire « seulement » un top 10. Qu’est-ce qui se trouve en face Nord d’une telle réussite ? Quels sont les trois changements les plus négatifs sur ta vie induits par ton succès à Chamonix ? Il n’est pas simple de répondre à cette question car je ne voudrais pas donner l’image de quelqu’un qui se plaint alors même que ce qui m’est arrivé est exceptionnel. En revanche, cette victoire amène forcément son lot de bouleversements. Le premier, c’est la sensation de « devoir » communiquer. Non pas parce que mes partenaires me le demandent – au contraire ils sont très bienveillants à cet égard – mais parce que j’ai été et suis toujours inspiré par certaines et certains athlètes qui communiquent autour de leur démarche, et que je prends plaisir à suivre. J’ai bénéficié, grâce à eux, de ce pouvoir d’inspiration et souhaiterais rendre à mon tour. Car j’ai conscience qu’il y a une forme de générosité dans le fait d’accepter de s’exposer. Ce n’est donc pas l’envie qui me manque – je ne suis pas fâché avec Instagram – mais plutôt que je ne sais pas comment m’y prendre. J’ai l’impression de ne pas avoir le temps ni les compétences pour atteindre la justesse de ce que j’aimerais communiquer. Désolé, je fais des réponses à rallonge ! (Sourire) Je vais tâcher d’être plus direct ! Le deuxième bouleversement, c’est la gestion de la notoriété, quelque chose avec lequel je ne suis pas à l’aise. Je suis plutôt quelqu’un qui s’assoit au fond de la classe ; qui préfère écouter et observer plutôt que parler. Être mis sous le feu des projecteurs, c’est assez contre-nature pour moi. Cela ne me dérange pas de prendre des photos, au contraire, c’est juste que j’ai du mal à concevoir qu’on puisse m’accorder de l’importance... Enfin, le troisième élément renvoie à cette ardeur autour de ma performance que je me sens parfois la nécessité de freiner : on me met sur un piédestal, mais je préfère rappeler que l’on vit dans un microcosme, à Annecy, qui a tendance à grossir ce qu’est véritablement le trail. Pour le grand public, notre sport est inconnu. Il reste beaucoup de chemin à parcourir.

NIVEAU 8

Vous semblez posés et épanouis avec Kamilah. Tu as concédé le souhait de fonder une famille et, autour de toi, les copains deviennent parents. Est-ce que ton nouveau plan de carrière et tes nouveaux engagements sportifs peuvent avoir un impact sur ce projet familial ? Autant les réponses précédentes manquaient d’esprit de synthèse, autant je vais pouvoir me montrer succinct sur celle-ci ! (Sourire) Pour moi, le projet familial passe avant tout le reste. Comme pour l’harmonie que l’on évoquait tout à l’heure entre ma carrière d’ingénieur et ma démarche d’athlète, si un nouvel élément intègre l’équation, alors il faudra juste trouver un nouvel équilibre. Il s’agit d’une hiérarchisation des priorités et, me concernant, le projet familial dépasse celui sportif.

NIVEAU 9

Le trail est un « petit phénomène » de société. De plus en plus de jeunes pratiquent dans une démarche de performance. Est-ce que tu aurais un message à leur faire passer ? C’est une question finalement très bateau mais : aurais-tu un conseil ou un concept à leur partager ? Je vais répéter le conseil que m’a donné Mario Fraioli, un coach américain qui est aussi un ami et fera partie de mon entourage à la Western States. Ses mots m’ont percuté : « Tu n’as pas besoin d’être un athlète professionnel pour t’entraîner comme un athlète professionnel. » On en revient au fait de ne pas confondre la démarche et le statut de sportif de haut-niveau. Il y a déjà plein de choses accessibles que tu peux mettre en place pour optimiser le process tout en demeurant amateur : tu n’as pas besoin d’être pro pour mieux dormir ou mieux manger par exemple. Mon conseil n’est donc pas d’avoir un double-projet, car chacun peut trouver le modèle qui lui convient ! Mon conseil serait plutôt de se poser la bonne question : est-ce que faire de ma passion mon seul et unique métier va me rendre plus heureux et ainsi plus performant ? L’idée est de ne pas se mettre de barrières non plus : ce n’est pas parce que tu n’es pas 100% professionnel que tu ne peux pas atteindre ton plein potentiel ! Au contraire, essaye d’en faire une force, une opportunité, et pas une excuse !

NIVEAU 10

Quel est ton objectif officiel, ton objectif officieux et ton pronostic de podium pour la Western States ? L’objectif officiel que je vais annoncer à la presse – qui est mon objectif officieux également car je le pense profondément – c’est que j’y vais pour apprendre, finir et me faire plaisir. Il y a un autre aspect que je suis capable d’assumer maintenant, c’est que j’y vais pour jouer aux avant-postes. Je m’y rends avec beaucoup d’humilité, car le terrain, le parcours et les conditions de chaleur ne me sont pas familiers ; mais si je m’aligne au départ d’une course, c’est pour gagner. Il y a bien plus de probabilités que cela n’arrive pas que de chances que cela arrive, mais développer cet état d’esprit compétitif m’aide à déployer la meilleure exécution possible le jour J. Ainsi, je ne dis pas que je vais gagner, mais que je vais essayer de gagner. Et si cela ne se produit pas, je m’attacherai à décrocher ma propre victoire, en donnant mon maximum, pour n’avoir aucun regret et acquérir la certitude que j’ai été battu par plus fort que moi. On me parle beaucoup de chronos pour la Western States : je réponds que, symboliquement, j’aimerais rejoindre Auburn avant le coucher de soleil ! Et si je devais parier, je mettrais de l’argent sur Jim (Walmsley) (l’interview a été réalisée avant l’annonce du forfait de ce dernier) ou Kilian (Jornet), en sachant que le même podium qu’à Chianti ne me dérangerait pas ! (Sourire) Il faudra quand même se méfier d’adversaires très solides, qui sont presque plus favoris qu’outsiders de mon point de vue : Adam Peterman, Daniel Jones, David Roche, Rod Farvard...

NIVEAU 11

Question bonus. Celle-ci est très personnelle. Est-ce que toi aussi, tu es devenu l’étoile de la famille, celui que l’on cite en exemple ? Le cas échéant, comment vis-tu la situation ? Est-ce que parfois tu fais une overdose de trail ? Et crains-tu faire de l’ombre à certains de tes proches de par la lumière que tu attires ? Oui, c’est très juste. C’est quelque chose qui me questionne, sans forcément que cela me pèse. Quand mon frère revient d’un footing dans le Semnoz, m’informe qu’on l’a confondu avec moi et qu’on l’a interrogé à mon sujet, cela me dérange un peu, car j’ai l’impression que son interlocuteur est passé à côté de la belle personne qu’il avait physiquement devant lui à ce moment-là. Il en va de même pour Kamilah, qui travaille également dans le milieu de l’outdoor, à Annecy. Cela m’embête qu’elle soit parfois considérée comme « la femme de... » alors même qu’elle a tellement de qualités en tant que personne... J’ai envie de leur dire : « Les gars, vous ne vous rendez pas compte de la mine d’or qui vous fait face ! » Et concernant cette petite lassitude à l’égard du trail : oui, j’y suis confronté régulièrement. Cela m’arrive souvent de formuler explicitement une petite saturation auprès de mes proches : « S’il vous plait, on fait une pause ? Ça vous tente de parler d’autres choses que de sport ? » D’ailleurs, lorsque j’atteins ce trop-plein vis-à-vis du trail, j’ai trouvé le remède : aller voir ses grands-parents ! Ils ont un détachement et une fraîcheur extraordinaires. Quelques jours après l’UTMB, je suis allé visiter mon papy, qui habite à côté de chez moi. Nous avons parlé peut-être 30 secondes de la course, puis il m’a amené sur les sujets qui comptent vraiment pour lui : la famille, sa maison, la météo... Ça m’a fait un bien fou ! Bref, vive les grands-parents !

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