Il y a une première fois à tout. Et même si apprendre sur le terrain est excitant est redoutablement efficace, avec Magalie, on s'est dit que vous donner quelques précieux conseils pour commencer la vélo randonnée plus sereinement, ça pouvait être sympa. Alors les voilà !
Écrit par Magalie et Maïté.
4 min de lecture
Mis à jour le 20.08.2025
1. Choisis ton vélo de randonnée selon tes objectifs
Pour bikepacker, il te faut d'abord un vélo. Ce vélo, tu vas le choisir selon tes ambitions, ton environnement et tes futurs voyages. Car oui, entre des sentiers de montagne et des chemins de halage, il y a un monde ! Pour ma part, j'ai investi dans un vélo
Gravel. C'est un vélo mi-route, mi-
VTT, donc le compromis parfait pour les sorties entre routes bitumées et sentiers en forêt.
Ensuite, tu pourras te pencher sur l'équipement, puisque chaque vélo est designé différemment. Un gravel nécessite des sacoches de selle, un vélo avec porte-bagages aura des sacoches accrochées à ce dernier.
2. Réutilise, loue, emprunte ton matériel avant de l'acheter
Si tu as déjà fait de la
randonnée ou du trekking, tu pourras réutiliser une partie de ton matériel de bivouac : matelas, tente, duvet, quelques vêtements techniques…
Il existe aussi des entreprises qui louent du matériel de vélo rando et de “bikepacking” ! J’ai mis quelques randos avant d’investir dans mes propres sacoches. Pour les premières, j’ai pu en louer. Il faut compter une centaine d'euros pour un package de base, très qualitatif, qui permet de s’équiper à moindre frais avant de décider d’acheter son propre matériel. Le temps de tester le sport, voir si on veut persévérer, ou même si on part seulement occasionnellement !
3. N'oublie pas que les sacoches, ça pèse lourd. Même à vélo
Le vélo, c'est un sport porté. Mais il faut quand même le faire avancer, ton vélo.
Avec des sacoches, tu peux transporter du matériel et être confortable. Mais elles ne vont pas se transporter toutes seules. Et ton vélo non plus. Avec tout ton matos ET le poids de ton vélo, on peut vite monter à 25-30 kilos. De toute façon, quand elles sont pleines, elles sont pleines. Tu es limité. Mais fais attention à ne pas te surcharger.
Petit tips pour ôter du poids à son sac : profites des villages que tu traverses pour te ravitailler ! Ça t’évite de prendre de la nourriture avec toi (ou du moins ça limite le stock) et tu te régales pendant tout ton voyage. En ce qui concerne le ravito en eau, il y a souvent des points d’eau sur les itinéraires et j’utilise aussi une application pour situer les parkings destinés aux camping cars qui ont des fontaines.
Une petite partie de Tetris ?
4. Apprends les bases pour entretenir ton vélo
L’indispensable dans ton sac, c'est le matériel de base pour réparer ton vélo :
- une pompe (avec niveau de pression affichée ! hyper pratique pour être certain d’être assez gonflé)
- une chambre à air
- un outil multifonctions
- des rustines
- un démonte-pneu
Selon tes besoins et ton budget, tu peux aussi investir dans un
pneu tubeless . Après trois crevaisons sur des sorties gravel, ça m’a convaincue à switcher. C’est une option à considérer notamment sur des terrains accidentés ou en forêt, entre autres.
Enfin, je prends un
antivol sur mes voyages solo. À deux, il y a toujours quelqu’un pour surveiller. Toute seule, c’est plus compliqué. Quand je vais me balader, je mets mon vélo sous ma tente pour qu’il soit à l’abri ou bien je le laisse sous surveillance des gérants du camping où je pose ma tente - quand c’est possible. J’attache les roues entre elles avec mon antivol, et normalement tout se passe pour le mieux !
Savoir changer une chaîne de vélo, ça sert.
De même, tu devras apprendre à démonter et remonter ton vélo. Du moins, plusieurs parties. Pour ma première randonnée à vélo, j’ai même appris à démonter ma roue avant, ma roue arrière - et à les remonter. Ça m’a servi pour prendre le train sans avoir d’emplacement réservé, par exemple (oups le billet de dernière minute). C'est la chose qui m'a le plus stressée dans le voyage, alors pas d’impasse et vive les tutos Youtube.
5. Commence petit et augmente ton kilométrage crescendo
Comme pour un trek, un
trail ou même de la
course à pied sur route, en vélo rando, on y va petit à petit. Il ne faut pas se sous-estimer, mais pas non plus se surestimer.
Personnellement, faire 50 à 60 kilomètres par jour c'était parfait pour me tester.
Ensuite, si tu vois que tu es à l'aise, tu augmentes le volume. Maintenant, je pars plutôt sur des étapes de 80 à 100 kilomètres par jour - parce que je sais ce que ça représente. Je sais que je suis bien sur mon vélo, que j’encaisse bien cette distance, j'ai moins mal aux jambes, aux fesses, etc. Alors pour les premiers itinéraires, on se ménage pour ne pas finir HS et ne plus savoir s’asseoir pendant une semaine.
6. Suis des itinéraires de vélo randonnée balisés
Il existe énormément de Grands Itinéraires à vélo à explorer en France. Ces vélo-routes sont super bien indiquées avec panneaux partout, du monde à interpeler si jamais tu as besoin d’aide ou juste envie de compagnie.
En plus, sur ces itinéraires, tu trouves des “accueils vélos” : campings, logements, loueurs, réparateurs, stationnements gratuits etc. Ces partenaires pourront t'aider sur ton chemin, parfois te faire bénéficier de réductions sur les nuitées en camping par exemple, ou sur des activités culturelles dans la ville que tu traverses. Tu peux trouver facilement leur contact sur le site France vélo tourisme et compter sur eux tout au long de ton périple.
Pour prévoir mon itinéraire, j’utilise Komoot. Hyper clair, hyper pratique, on peut changer son itinéraire en deux secondes (pour avoir plus de sentiers par exemple, ou au contraire, récupérer des voies plates et goudronnées…), bref, c'est ma valeur sûre sur chaque sortie.
Concernant les nuitées, tu as plusieurs solutions : camping, hôtel, gîte ou bivouac, à chacun son dodo. Personnellement, je ne me sens pas très en sécurité en tente en pleine campagne, alors j’ai plutôt décidé de la planter dans des jardins !
Il existe une super application qui regroupe des personnes “vélo-friendly” qui proposent de mettre à disposition une partie de leur jardin pour poser sa tente pour la nuit. En payant 5 ou 6€, tu te retrouves en sécurité chez des gens adorables qui te laissent souvent utiliser leur douche et de quoi remplir tes bidons d’eau. Un camping quand il n’y en a pas aux alentours !
7. Investis dans un cuissard
En vélo de randonnée, il y a deux teams. Ceux qui sont équipés comme des touristes, et ceux qui sont équipés comme des cyclistes.
Au début, je partais en mode "touriste". Spoiler : j'avais archi mal aux fesses, aucun équipement, je partais en short et t-shirt, je n’avais pas envie d’y mettre de l’argent. Puis j’ai changé de côté. Franchement, souffrir le martyr en remontant sur son vélo au bout de deux jours, c’est pas drôle. Et ça peut même s’aggraver, s’infecter, pas cool. Sans s’équiper de la tête aux pieds, investis au moins dans un cuissard pour t’éviter bien des inconforts.
D'ailleurs, je te conseille de jeter un œil aux
10 meilleurs conseils pour se mettre au vélo de Miles. Débutant ou non, ça peut servir.
8. Pédales plates ou pédales automatiques ?
Quand il s’agit de bikepacking, je suis partisane des pédales plates. Les pédales automatiques, c'est génial, mais ça veut dire que tu n'as que ça comme paire de chaussures. Certes, il en existe des très confortables, mais ça ne vaut pas des chaussures 100% confort à mes yeux. N’écoute pas les puristes adeptes des automatiques, fais selon ton budget, ta pratique et ton confort. Et je dis ça juste après avoir acheté des nouvelles chaussures automatiques. On ne bannit rien, on varie les plaisirs !
9. Le casque et les lunettes de soleil, c’est pas juste pour le style
Même quand je pars sur de la grande distance, je porte toujours un casque. La sécurité avant tout. En trouvant un casque de bonne qualité, tu ne le sens pas. Il te protègera aussi du soleil et tu seras content de l'avoir sur la tête en cas d’accident. À vélo, à
ski, en rollers... pour tout, casque obligatoire.
De même, les gants ou mitaines de vélo sont un bon accessoire pour protéger les mains et éviter d’avoir trop mal aux paumes de main. Bonus : elles protègent du froid.
Enfin, les lunettes de soleil. Elles sont primordiales. J'ai perdu les miennes sur mon dernier voyage à vélo, un enfer. Tu te prends plein d'insectes dans les yeux, le soleil fatigue, le vent te fait pleurer non-stop... À toujours emporter avec soi.
10. Les côtes et le D+ à vélo, c’est difficile
En traçant ton itinéraire, prends en compte les côtes. Le vélo est un sport porté, mais c’est pas pour autant que tu ne souffres pas. Le mental doit prendre le relais pour assumer le D+, c’est épuisant, alors n’hésites pas à prévoir des étapes plus courtes quand la route est vallonnée. Et pas de honte à s’arrêter pour marcher à côté de son vélo !
11. Emporte une enceinte bluetooth
Parce que oui, c'est méditatif d'écouter la nature, mais quand tu te tapes une journée de pluie non-stop, franchement, heureusement que j'avais ma musique, sinon j'aurais abandonné. Attention aux écouteurs qui coupent de l’extérieur, c’est dangereux. Mais une enceinte portable, c’est le bonheur. En solo ou en groupe, ça fait plaisir de rouler avec un peu d’ambiance, pour changer de l’ASMR criquets.
12. Ne pas oublier de PROFITER du voyage
Je pars pour faire du vélo mais aussi pour découvrir et visiter les endroits que je traverse. Donc niveau organisation, j’essaye de faire le plus gros de la route le matin, pendant que j’ai de l’énergie et que je suis fraîche. La digestion, elle tabasse un peu ! Et j’aime arriver vers 17h max pour me poser et profiter de là où je suis ! Vivre mon voyage. Prendre le temps de faire des détours, me balader à pieds. Certaines destinations s’y prêtent particulièrement. C’est dommage de faire la Loire à vélo sans visiter quelques châteaux !