Pourquoi la distance du marathon est-elle de 42,195 km ?
Aaaah le marathon, le Graal pour beaucoup de coureurs. Défi d’une vie ou challenge annuel, ces 42,195 km en font rêver plus d’un. Mais t’es-tu seulement demandé pourquoi cette distance est fixée à 42,195 km ?
Pour la faire courte, la réponse remonte à l’Antiquité, lorsque Philippidès, messager Grec, parcourt la quarantaine de kilomètres séparant les villes de Marathon et Athènes pour prévenir d’une victoire. Bien plus tard, en 1908, le roi d’Angleterre imposera que le marathon olympique se termine devant sa loge. Quelques centaines de mètres sont donc ajoutés à la distance initiale, qui demeure jusqu’à nos jours. Tu veux en savoir plus ? Installe-toi confortablement, et prépare-toi à plonger dans les mystères de cette épreuve mythique !
Dis Jamy, pourquoi ? Pour une raison aussi simple que banale, qui trouve sa source pendant une guerre, dans l’Antiquité.
La vraie histoire du marathon
Tout commence en 490 av. J.-C. Ni toi ni moi n’étions nés, mais déjà les Hommes couraient. Enfin surtout Philippidès. À cette époque, une bataille oppose les Grecs et les Perses. L’issue du combat est favorable aux Grecs et un soldat-messager, notre fameux Philippidès, s’élance du champ de bataille, dans la région de Marathon, jusqu’à Athènes. Il parcourt ce jour-là une quarantaine de kilomètres avant d’arriver au centre de la cité. L’effort enduré eut raison de lui et il meurt d’épuisement quelques heures plus tard.
Il existe une seconde version de ce mythe, qui se fonde sur la même bataille, à la différence que le messager aurait couru 250 km (rien que ça). Lors du débarquement des Perses à Marathon, les Grecs auraient envoyé Philippidès à Sparte pour demander de l’aide. 250 km en 36 h pour une guerre gagnée, ça se tente, non ?
Certains historiens prétendent que Philippidès aurait parcouru exactement les 42,195 km ce jour-là, mais bon, on se permet d’en douter un peu. Les premiers Jeux Olympiques modernes (Athènes, 1896) proposent bien un marathon de 40 km, à peu près la distance qui sépare les villes de Marathon et Athènes. L’épreuve du marathon s’appuie donc sur cette épopée légendaire, mais l’histoire ne s’arrête pas là !
Alors tu n’as toujours pas ta réponse, mais tu sais déjà que le marathon qu’on connaît aujourd’hui est un hommage sportif à un héros de l’Antiquité. Et ça, ça claque.
La première compétition du 42,195 km
1896, première épreuve marathon des Jeux Olympiques modernes. La distance est fixée à 40 km. Le tout premier champion olympique de marathon n’est autre que le grec Spyrídon Loúis. Il place la barre assez haut avec un temps de 2 heures 58 minutes et 50 secondes.
La même année, à quelques semaines d’écart, on court le Marathon de Paris. C’est le britannique Len Hurst qui prend la victoire en 2 h 31 min 30 s. Ce 19 juillet, 190 concurrents sont au départ du tout premier Marathon de Paris. On est loin de la foule des + 50 000 coureurs en 2023 !
Depuis Athènes 96, les jeux ont lieu tous les quatre ans. Il faudra attendre 1908 et les quatrièmes jeux modernes pour que le marathon atteigne sa distance finale. Cette année-là, Londres est ville-hôte. L’épreuve du marathon, la plus mythique, est celle que personne ne veut rater, surtout pas le roi. Édouard VII exige donc que la course se termine juste devant la loge où il est assis. Lors de Paris 1924, le Comité Olympique s’entend et fixe officiellement la distance de l’épreuve à 42,195 km. Comme quoi, même les plus grands caprices ont des chances de marquer l’histoire.
Après ce retour dans tes années d’option Latin au collège, tu sais tout du marathon. Mais laisse-moi te raconter encore quelques légendes, qui font de cette course un évènement unique.
Tous les mythes et légendes
On l'a vu, le tout premier marathon olympique à Athènes et est remporté par un Grec. Quarante ans plus tard, lors des JO de Berlin 1936, le vainqueur de 1896, Spyrídon Loúis, fait encore parler de lui : il remet un rameau d’olivier, symbole de paix et de victoire au chancelier Hitler (avant de mourir en 1940, avant l’invasion de son pays par les Nazis).
Aux JO de Rome 1960, un certain Abebe Bikika s’élance sur l’épreuve, désigné remplaçant d’un coureur blessé. Et le destin fait bien les choses : Bikka deviendra le premier athlète d’Afrique Noire à remporter l’or Olympique avec un chrono de 2h15min16s, établissant au passage un record olympique et le tout pieds nus. Qui dit mieux ?
En 1964, à Tokyo, il s’aligne de nouveau sur la course, qu’il remporte une seconde fois en 2h12min11s, nouveau record olympique. Mais cette fois, avec des chaussures.
Aujourd’hui, le marathon le plus rapide s’est couru en 2h00min35s (Kelvin Kiptum, marathon de Chicago, 2023). Pour cette perf, Kiptum portait un prototype de super shoes signées Nike. Les chaussures font-elles le marathonien ? Je te laisse te faire ton avis.
Il faut attendre 1984 pour que les femmes aient droit de prendre part à cette épreuve aux JO. Mais elles ont commencé à se battre bien avant pour prendre leur place. Aux Jeux de 1960, l’épreuve féminine la plus longue était le 800 m. À cette époque, les clichés ont la peau dure. Si les femmes ne participent pas aux épreuves d’endurance, c’est parce que “leurs corps risqueraient de se masculiniser”. Oui, oui, on crie intérieurement. De plus, la rigueur et l’entraînement imposés par une prépa marathon sont “incompatibles avec le mode de vie de la femme”, qui passe son temps, c’est bien connu, entre la cuisine et les enfants hahahaha. En 1966, coup de tonnerre, une femme réussi à courir le marathon de Boston en sautant discrètement dans la foule au départ. En quelques kilomètres, son déguisement d’homme n’étant pas très probant, elle est repérée. Ses concurrents la protègent des attaques de l’organisation et elle réussit à terminer la course. Elle passe la ligne d’arrivée en 3h21min40s, temps non-officiel puisqu’elle n’a pas de dossard, mais une belle victoire tout de même. L’année suivante, toujours à Boston, une autre femme tente l’exploit. Le règlement de la course ne mentionnant pas formellement l'interdiction de participation pour les femmes, Kathrine Switzer obtient son dossard, est rattrapée en milieu de course par l’organisation qui lui ordonne de quitter le peloton, mais rien ne l’arrête : elle sera la première femme à franchir officiellement une ligne d’arrivée d’un marathon le fait en 4h20min, avant d’être disqualifiée puis suspendue par la fédération d’athlétisme. Les conflits entre les femmes et le marathon prend définitivement fin en 1972 à Boston, le plus ancien marathon (créé en 1897) qui devient enfin une course mixte, suivi par de nombreux évènements.
Bien évidemment, les JO ne sont pas la seule occurrence du marathon dans nos vies. Sur Miles, on recense près de 200 marathons en France. Soit plus de trois marathons par semaine à courir aux quatre coins du pays. Autant d’opportunités de te dépasser, te challenger, et sans aucun doute relever un défi qui changera ta vie.
Élisa Louet
Rédactrice sport.
Passionnée de course à pied, triathlon et van life.